Million Dollar Charly

Publié le par Parigi Mancino

Alors que j'engloutis depuis une semaine des chapitres entiers des Leçons Particulières de Culture Générale du génial Eric Cobast, dans le but non dissimulé de cartonner au bac de philo et de briller au concours d'entrée à Sciences Po, je fais aujourd'hui une petite entorse à mon lourd planning de révision afin de toucher quelques mots au sujet de l'actu parisienne. Je me doute qu'une semaine entière sans nouvelle de ma part a été de l'ordre du supplice pour les férus lecteurs que vous êtes. A mon tour donc de passer sur la table de torture, ou plus modestement de me remettre au travail, comme en témoigne l'étymologie pour le moins sulfureuse (tripalium) de ce terme. Afin de vous donner du courage en vue de mes prochaines absences, j'ajouterai que j'ai déjà claqué un vingt sur vingt à l'oral d'italien il y a dix jours. Certes, vous vous en foutez probablement autant que de votre premier maillot de Francis Llacer, mais quitte à me trouver des excuses, autant en profiter pour me faire mousser.
Bref, revenons à nos chèvres parisiennes. Pour résumer en une phrase la situation actuelle, on peut affirmer avec un certain fatalisme que la chasse au pigeon est lancée. On savait que Paris était la ville de ces volatiles, tant dans ses rues qu'à la tête de son club de football. Pourtant, grâce aux divers épouvantails et à l'apport non négligeable du sacro-saint réchauffement climatique, il semblait que l'espèce était en voie de disparition. Le Kayser semblait incarner la transition entre pigeons et êtres humains rationnels, mais sa chute a replongé le PSG dans les abîmes des années précédentes.
Ainsi, il ne reste plus qu'un pigeon, voire deux : Alain Roche cotoie son éminence à plumes Charles Villeneuve. Ils sont deux, et les chasseurs sont des dizaines. Autant dire que le combat est perdu d'avance. Seul petit avantage : le gibier choisit son bourreau. Est-ce le braconnier Frédéric de Saint-Sernin qui emportera la mise et videra les entrailles du pigeon parigot en empochant dix millions d'Euro pour le transfert de Jimmy Briand ? Ou est-ce Henri Legarda, le Nemrod du MUC 72, qui créera la surprise en vendant Sessègnon au Paris SG pour la bagatelle de... huit patates ?



Peut-être me reprocherez-vous ma partialité et mon manque de nuance : passons donc derechef au stade des concessions. Jimmy Briand aime Paris, il a une certaine expérience de la Ligue 1 et des qualités athlétiques indéniables. D'ailleurs, si c'était le clébard de Sarkozy qui avait offert cette somme pour renforcer la compétitivité de son Racing au 110 mètres haies, j'aurais probablement dit "banco". Seulement voilà : c'est un autre toutou du Président qui veut investir sur Jimmy, et il s'appelle Villeneuve. A tout prendre, j'aurais même préféré miser sur un autre Brillant, Dany de son prénom : le zig habite près de chez moi, et avec un peu de diplomatie, j'aurais peut-être eu droit à un abonnement gratos en loges, avec petits fours, champagne et pin ups. En outre, j'imagine d'un oeil amusé l'ambiance du vestiaire quand la nouvelle recrue entonnerait "Quand je vois tes yeux, je suis amoureux"... Heureusement que Vampeta n'est plus là, faute de quoi les orgies dyonisiennes seraient alors à l'ordre du jour au sein de l'effectif parisien. Cela ne rendrait pas plus ovoïdes les panards rectangulaires de nos brebis préférées, mais au moins, on aurait l'occasion de rire un peu...
Je n'évoquerai pas ici le cas Sessègnon, symbole du joueur correct dont le prix est multiplié par trois par son président aigri lorsqu'un "gros club" lui fait une offre. En revanche, j'achèverai cet article par une note d'espoir : il semblerait que la Digue soit sur le point de s'engager avec l'un des nombreux clubs anglais pleins aux as mais gérés par des clones de Jérôme Kerviel. C'est donc Middlesbrough qui devrait mettre huit millions sur la table pour s'attacher les services du jeune parisien. Notons d'abord que cette vente serait synonyme de grosse plus-value, ce qui n'est guère fréquent quand il s'agit du club de la capitale. Ensuite, loin de moi l'idée de jeter la pierre sur celui que je considère toujours comme l'un des bons espoirs du PSG. Le bonhomme a un assez gros potentiel et, nonobstant sa longue blessure, je le vois toujours -à l'heure actuelle- comme un membre en puissance du onze type parisien : son endurance, sa force physique, son efficacité à la récupération ne sont pas sans rappeler les Makélélé et autres Lassana Diarra, et ces qualités constituent donc un atout non négligeable pour l'équipe. Le duo Digard - Chantôme me semble donc bien plus intéressant que l'association Clément - Bourillon.
Malheureusement, c'est sur le plan technique que l'homme aux 3 "Di" a d'ores et déjà montré ses limites : contrôles de quinze mètres, passes courtes imprécises... A un poste où le déchet technique est quasiment impardonnable, la Digue a beaucoup trop de lacunes pour s'imposer durablement. Va pour Boro donc, s'il est bien vrai que le club anglais est disposé à mettre huit millions sur le bonhomme. Mais avec Villeneuve, attendons-nous plutôt à en recevoir quatre, si ce n'est moins...

Publié dans actu-psg

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